17 NOVEMBRE 2017
EDITO
par Ivano MANTOVANI
Président , SFD Paramédical
Cette année, à l’occasion de la Journée d’Automne, la SFD Paramédical mettra à l’honneur le diabète chez les seniors.
Population particulièrement présente dans le sud de la France, les personnes de plus de 60 ans amènent soignants et aidants à s’impliquer dans une réflexion sur l’adaptation de leur prise en charge, tant à domicile, qu’en hospitalisation ou encore en institution.
L’avancée en âge va en effet de pair avec la gravité des conséquences susceptibles d’intervenir chez le patient diabétique et le vieillissement de la population française – avec plus d’une personne sur 3 dépassant les 60 ans à l’horizon 2060 – rend d’autant plus prégnante la question du diabète chez les seniors.
La prévention des syndromes gériatriques connaît alors une répercussion dans le traitement du diabète chez le patient âgé avec une volonté de prendre en considération son état de santé global.
Les objectifs glycémiques devront être adaptés afin, par exemple, d’éviter un trop grand déséquilibre glycémique vecteur de chutes et de fractures, fréquentes avec l’avancée en âge du patient et possiblement à même d’augmenter le risque de mortalité.
Il est également plus complexe de diagnostiquer les signes annonciateurs d’une pathologie diabétique lorsqu’ils semblent de prime abord en lien avec les syndromes gériatriques, surtout lors d’une prise en charge à domicile.
Si la détection d’un diabète demeure facilitée lors d’un séjour hospitalier, la problématique du suivi et l’absence de réévaluation pourraient alors engendrer des conséquences néfastes.
Cette réévaluation est d’ailleurs un impératif crucial avec la diversité des médicaments prescrits en faveur du patient âgé et il incombe au praticien de constamment s’interroger sur l’utilité du traitement thérapeutique en cours.
L’autre aspect d’une prise en charge du diabète spécifiquement adaptée à la personne âgée concerne la nutrition, où le risque de perte de masse musculaire est d’autant plus présent qu’il trouve souvent une corrélation avec des troubles sensoriels, dentaires, de déglutition, associés à des difficultés à préparer et consommer les repas.
L’introduction d’une activité physique et la mise en place de stratégie destinées à améliorer la nutrition du patient permettraient alors de remédier à la sarcopénie.
Le chaussage ne doit pas être oublié lorsqu’il s’agit de s’intéresser à la prise en charge du diabète chez les seniors.
Il s’agit d’une part de palier les fragilités liées à l’équilibre, de solutionner d’autre part les problématiques inhérentes au pied diabétique et de permettre plus généralement une amélioration des conditions de vie de la personne âgée en évitant douleurs et perte d’autonomie.
En conclusion, parler des seniors revient à parler d’un phénomène de société qui implique aussi bien l’ensemble du personnel soignant, les aidants ainsi que les familles concernées.
L’amélioration de la prise en charge concerne une part toujours plus importante de notre société mais surtout, elle est susceptible de tous nous concerner à plus ou moins long terme.